L’agroforesterie désigne l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ.
Il existe une grande diversité d’aménagements agroforestiers : alignements intra-parcellaires, haies, arbres émondés (trognes), arbres isolés, bords de cours d’eau (ripisylves)…
Ces pratiques comprennent les systèmes agrosylvicoles mais aussi sylvopastoraux, agrosylvopastoraux ou pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers).
EST-CE UNE PRATIQUE INNOVANTE ?
Les systèmes agroforestiers sont ancestraux et répandus dans le monde entier. En Europe, les arbres étaient traditionnellement présents au cœur et aux abords des parcelles. Certains systèmes ont perduré : pré-vergers, cultures intercalaires en peupleraies, noyeraies ou vergers fruitiers, truffiers et lavande ou vigne.
Après la seconde guerre mondiale et le développement d’une industrie pétrolière (énergie, chimie…), la démocratisation du machinisme agricole et des produits phytosanitaires a engendré une expansion des cultures pures et l’arrachage systématique des arbres.
Voici une vidéo de présentation de l’Agroforesterie expliqué par un papa et son fils (PurProject) !
Apports de l’arbre en milieu agricole |
Améliorer la production des parcelles en optimisant les ressources du milieu : L’expérimentation INRA sur un système blé-noyers à Restinclières (Hérault) a montré qu’une parcelle agroforestière de 100 ha pouvait produire autant de biomasse (bois et produits agricoles) qu’une parcelle de 136 ha où arbres et cultures auraient été séparés, soit un gain de 36%. Cette intensification de la production résulte d’une meilleure utilisation des ressources naturelles du milieu : la lumière, l’eau et les engrais sont prélevés plus efficacement grâce à un étagement des cultures, des systèmes racinaires de profondeurs variées, une occupation du sol permanente… Les arbres et les cultures créent un système de complémentarité : l’arbre remonte par exemple l’eau et les minéraux des couches profondes du sol pour les remettre à disposition des cultures de surface. La création d’un micro-climat sur la parcelle protège également les cultures et les animaux des stress thermiques et hydriques. L’arbre pourrait notamment permettre d’amortir les accidents climatiques, en partie responsables de la stagnation des rendements des céréales en Europe.
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Diversifier la production des parcelles
Les arbres permettent de diversifier les services et sources de revenu sur l’exploitation : productions agricoles, bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, paillage…
Restaurer la fertilité du sol
Les arbres restituent de la matière organique via les feuilles qui tombent au sol et la décomposition des racines : 40 % de la biomasse d’un arbre retourne au sol chaque année. Les racines structurent aussi le sol, facilitant son activité biologique. Ces apports améliorent donc la fertilité du système. Garantir la qualité et quantité de l’eau Une récente étude (Agroof, INRA, contrat Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse) a mis en évidence la capacité de dépollution des arbres. Véritables filtres, ils limitent une partie de la lixiviation des nitrates, réduisant ainsi la pollution des nappes phréatiques. Cette fonction est particulièrement intéressante pour la gestion des zones de captage en eau potable. De plus, les systèmes racinaires des arbres augmentent la réserve utile en eau (exploitable par la plante) des sols, améliorent l’infiltration du ruissellement, limitent l’évaporation du sol… Améliorer les niveaux de biodiversité et reconstituer une trame écologique Une parcelle agroforestière est biodiverse aux niveaux végétal, animal, mycorhizien, génétique… La diversité des structures et des espèces de ligneux et d’herbacées fournit des habitats et de la nourriture pour un cortège floristique et faunistique important. Elle permet de réintroduire des auxiliaires de cultures, abeilles et autres pollinisateurs, gibier, prédateurs… et recrée une continuité écologique à l’échelle des territoires. 99% de la matière solide de l’arbre provient du CO2 atmosphérique : les arbres sont donc d’excellents puits de carbone. Un frêne à maturité séquestre par exemple près de 3kg de C02 par an. Les arbres permettent ainsi non seulement d’atténuer les effets du changement climatique mais participent aussi à la recapitalisation des sols en carbone, élément capital dans les cycles biogéochimiques et source de fertilité. ![]() |
Pour en savoir plus sur l’agroforesterie, vous pouvez allé sur le site de l’association Française de l’Agroforesterie en cliquant sur le lien ci-contre : http://www.agroforesterie.fr/ ou encore sur le site l’Agroforesterie Canalblog en cliquant sur le lien ci-contre : http://agroforesterie.canalblog.com
Exemple de maraîchage biologique sous les arbres donc en Agroforesterie (vidéo réalisée par l’AFAF) :